L’Architecture Moderne : réponse à la surpopulation de la planète et coupable des cités HLM.

Selon cet allemand qui représentera l’une des figures de proue de l’Avant-Garde berlinoise et européenne, il ne fallait pas que l’architecture moderne se borne à utiliser des matériaux et des techniques de son temps. Sa mission était d’envisager une architecture correspondant aux nouveaux matériaux mais aussi aux besoins des hommes.

La cité du Weißenhof fut pensée dès 1925 par le Deutscher Werkbund. Mies est alors le vice-président de cette association d'artistes pour la promotion de l'innovation dans les arts appliqués et l'architecture. Il reçoit la direction artistique de l’exposition. Intitulée « le logement », celle-ci rassembla plusieurs représentants de la Nouvelle Architecture de différents pays. Parmi eux, Gropius, Behrens et Le Corbusier étaient présent et chacun des participants avait la responsabilité de construire un édifice.

L’aspect novateur de cette exposition va se heurter à l’opposition conservatrice de la ville de Stuttgart. La cité, avec ses formes géométriques, dénuées de tout ornement, ses toitures plates et ses murs blancs, suscitera de vives réactions se voyant qualifier de « ville arabe » ou encore de « caserne bolchevique ». Pour les architectes locaux, le pouvoir croissant des modernistes au sein du Werkbund constituait une menace pour la culture et la tradition allemande. Cependant, le radicalisme culturel berlinois avait fait son entrée dans le milieu conservateur de la ville de Stuttgart, et l’exposition eut un succès retentissant. Elle contribua fortement à la percée de Mies qui apparu sur la scène internationale comme l’un des pionniers et théoriciens de l’architecture d’avant-garde.
Aujourd’hui les traces de l’avant-gardiste Mies Van Der Rohe se retrouvent dans les gratte-ciel de verre à ossature d’acier, mais aussi dans les barres d’immeubles HLM appelées péjorativement « cage à lapin ». Cette déviance du modernisme peut être vue comme un échec des préceptes de Mies et du mouvement qu’il représentait. Ce courrant qui avait pour but d’apporter des solutions aux problèmes d’urbanisme en améliorant les conditions de vie de la population, a trouvé en partie des réponses, mais sa réussite reste incomplète. On peut voir dans cet échec, le besoin de la population actuel à accéder à la propriété et au logement individuel avec son espace de vie intérieur, mais aussi son espace extérieur, avec sa terrasse et son lopin de terre pour y faire son jardin ou y mettre sa piscine. Ainsi avec les gratte-ciel, la question de la verticalité semble avoir été résolue, reste à résoudre le problème du refus de l’habitat collectif, trop souvent synonyme de mauvaises conditions de vie.