jeudi 10 décembre 2009

Mies Van Der Rohe et l'Architecture Moderne


L’Architecture Moderne : réponse à la surpopulation de la planète et coupable des cités HLM.

Au début du XX ème siècle un nouveau courrant artistique voit le jour ; le Modernisme a laissé beaucoup de traces dans l’architecture de l’époque et aussi actuelle. A l’époque il s’agissait d’une réflexion et d’une recherche d’avant garde menée par certains hommes pour résoudre les problèmes de la société future. De ces hommes, les architectes ont eu une grande importance et ont apporté des réponses aux problèmes d’urbanisme lié à l’accroissement de la population. Parmi ces hommes, l’un d’entre eux se nommait Mies Van Der Rohe.
Selon cet allemand qui représentera l’une des figures de proue de l’Avant-Garde berlinoise et européenne, il ne fallait pas que l’architecture moderne se borne à utiliser des matériaux et des techniques de son temps. Sa mission était d’envisager une architecture correspondant aux nouveaux matériaux mais aussi aux besoins des hommes.

En 1927, l’architecte met en place ses préceptes. Imaginez-vous une ville expérimentale, entièrement construite par des architectes de la mouvance moderne et minutieusement choisis par Mies en personne. Une cité construite dans le but de faire accepter les idées de l’Architecture Moderne, d’expérimenter les nouveaux matériaux, au service de ses habitants hypothétiques. Ce quartier fut bel et bien construit lors d’une exposition architecturale dont Mies avait la responsabilité à Stuttgart.
La cité du Weißenhof fut pensée dès 1925 par le Deutscher Werkbund. Mies est alors le vice-président de cette association d'artistes pour la promotion de l'innovation dans les arts appliqués et l'architecture. Il reçoit la direction artistique de l’exposition. Intitulée « le logement », celle-ci rassembla plusieurs représentants de la Nouvelle Architecture de différents pays. Parmi eux, Gropius, Behrens et Le Corbusier étaient présent et chacun des participants avait la responsabilité de construire un édifice.

Au sommet de la colline qui accueillait l’exposition, Mies fit construire un immeuble d’habitation long et étroit, qui se distinguait par une construction à ossature d’acier. Ce système constructif, dissociant les parois intérieures de la structure porteuse, devait permettre d’utiliser des cloisons mobiles et donc de faire varier le plan des appartements. Les murs extérieurs étaient construits en blocs de béton. En marge de l’exposition, Mies exposa également son « Espace de verre » qui reprend les principes de son immeuble d’habitation mais avec des parois en verre. On retrouve le mélange de ces deux techniques dans ses réalisations américaines comme le Seagram Building à New York.

L’aspect novateur de cette exposition va se heurter à l’opposition conservatrice de la ville de Stuttgart. La cité, avec ses formes géométriques, dénuées de tout ornement, ses toitures plates et ses murs blancs, suscitera de vives réactions se voyant qualifier de « ville arabe » ou encore de « caserne bolchevique ». Pour les architectes locaux, le pouvoir croissant des modernistes au sein du Werkbund constituait une menace pour la culture et la tradition allemande. Cependant, le radicalisme culturel berlinois avait fait son entrée dans le milieu conservateur de la ville de Stuttgart, et l’exposition eut un succès retentissant. Elle contribua fortement à la percée de Mies qui apparu sur la scène internationale comme l’un des pionniers et théoriciens de l’architecture d’avant-garde.
Aujourd’hui les traces de l’avant-gardiste Mies Van Der Rohe se retrouvent dans les gratte-ciel de verre à ossature d’acier, mais aussi dans les barres d’immeubles HLM appelées péjorativement « cage à lapin ». Cette déviance du modernisme peut être vue comme un échec des préceptes de Mies et du mouvement qu’il représentait. Ce courrant qui avait pour but d’apporter des solutions aux problèmes d’urbanisme en améliorant les conditions de vie de la population, a trouvé en partie des réponses, mais sa réussite reste incomplète. On peut voir dans cet échec, le besoin de la population actuel à accéder à la propriété et au logement individuel avec son espace de vie intérieur, mais aussi son espace extérieur, avec sa terrasse et son lopin de terre pour y faire son jardin ou y mettre sa piscine. Ainsi avec les gratte-ciel, la question de la verticalité semble avoir été résolue, reste à résoudre le problème du refus de l’habitat collectif, trop souvent synonyme de mauvaises conditions de vie.