mardi 24 mars 2009

Crashed Ice Lausanne, un nouveau sport est né !

Ice Cross Downhill le patinage de descente extrême


Ce soir là, malgré la foule qui s’amasse sur la place de la Riponne, il faut être aveugle pour ne pas remarquer le grand serpent de glace qui s’étale le long de l’avenue de l’Université, entre le Château St Maire et le Palais Rumine. En le longeant et en écoutant un peu les conversations des passants, il s’agit d’un sport. Mais quel sport ? Je n’en avais encore jamais vu de la sorte ! Apparemment je ne suis pas le seul, car les gens parlent entre eux et s’échangent le peu d’informations qu’ils ont concernant les règles de ce sport étrange. Tout le monde trépigne d’impatience à l’idée de découvrir cette nouveauté en ayant l’impression d’assister à un événement historique.

Un décor de jeux vidéo :
Voici le décor irréel que l’on pouvait observer les soirs des 13 et 14 mars 2009 au plein cœur de la ville de Lausanne. Des lumières aux couleurs chamarrées éclairent deux monuments majeurs de la cité vaudoise, de la musique de club sort d’énormes enceintes disposées un peu partout entre les deux édifices et la foule sur la place de la Riponne indique un événement imminent.
Sur la place, un écran géant a été installé pour l’occasion. Un autre se trouve 400 mètres plus haut, sur le parking du château, qui a été réquisitionné pour l’occasion. Les voitures du sponsor fondateur de l’événement, ne manquent pas de se faire remarquer en donnant une image plus que dynamique à la manifestation. Il y a même une dimension d’ « extrême » dans tous ces préparatifs. Mais que se passe-t-il exactement ?

Un long serpent de glace :
La piste est éclairée de milles feux. L’arrivée est signalée par une arche gonflable sur la place de la Riponne, alors que le départ se trouve plus haut, aux pieds du siège du gouvernement cantonal. Entre les deux, la piste longue de 400 mètres, large d’environ 3 mètres, est en pente plus ou moins forte selon les passages, et constituée d’une épaisseur de 15 à 20 cm de glace.
Construite sur des échafaudages, elle est parsemée d’embûches, allant du tremplin, aux contours sérés en passant par les coussins de mousse qui dépassent des parois de protection pour faire obstacle aux participants. D’ailleurs qui sont-ils ces participants ?

Les hockeyeurs de l’extrême :
Ce sont les meilleurs représentants de ce sport. Des hockeyeurs tout en protection qui ont été sélectionnés dans toutes les patinoires de suisse après des tests plus ou moins rigoureux de rapidité et d’agilité sur glace. Pour la plupart, c’est la première fois qu’ils vont descendre sur une telle piste, tant ce sport est nouveau. Ils vont devoir faire preuve d'habileté, d'agilité, de courage et de sang-froid. Les concurrents sont des suisses et des français mais aussi bon nombre de scandinaves et d’autres nationalités représentées. Les meilleurs de la discipline sont sans conteste, les Finlandais, mais les Canadiens ne sont pas loin derrière.

Règles et Enjeux :
Ils sont une centaine à s’affronter pour remporter les 11 000 dollars de gains mis en jeu par le sponsor. La manière de procéder est simple. Le premier soir est réservé aux qualifications. Les candidats, après avoir fait deux descentes de repérage, vont dévaler la piste le plus vite possible, chacun leur tour, afin de décrocher le meilleur temps pour être qualifiés. Dans cette première phase, plus de 40 candidats vont déjà être éliminés. Les plus rapide mettent entre 30 et 40 seconde pour dévaler les 400 mètres avec des pointes approchant les 50 km/h.
Les spectateurs sont un peu déçus de voir les patineurs s’élancer un à un sur la piste, alors que nombre d’entre eux s’attendaient à voir une course acharnée entre les candidats, comme le montrait les écrans géants. Ce n’est que partie remise. L’épreuve aura lieu le lendemain.
Pour la course les règles sont simples. Les candidats partent par quatre, comme dans un départ de border cross. Le premier en bas des 400 mètres de piste a gagné. Comme dans les border cross, les coups d’épaule et autres chamailleries de ce genre sont permis, ce qui rend ce sport très spectaculaire. Il n’est pas rare de voir passer un concurrent devant soi dans des positions pour le moins inconfortable. Une sorte de jeux du cirque des pays nordiques en plus contemporain.

D’où vient ce sport ?
Il ne fait nul doute que c’est un sport nordique. Si la discipline semble être née en Suède au tout début des années 2000, la ville de Québec est devenue le lieu de rendez-vous habituel de l’événement depuis 2006. Au Canada la course se déroule dans le Vieux Québec. L’architecture ancienne et la topographie du site, rappellent étrangement celles de Lausanne.
Le sponsor Red Bull semble également avoir joué un grand rôle dans la création de cette discipline. C’est à lui que l’on attribue la création de ces événements.
Si Stockholm est la première ville à voir le Crashed Ice, d’autres lui ont emboîté le pas les années suivantes telle que Klagenfurt en Autriche, Duluth aux Etats-Unis qui accueille la compétition deux années de suite, Moscou, Prague, Helsinki en enfin Québec.
Le "Ice Cross Downhill" fait son entrée en Suisse pour la première fois en 2008 à Davos.

Lausanne et l’enjeu Olympique ?
En 2009, il semblerait qu’il y ait eu deux courses de ce genre. La première au début de l’année à Québec où pour la première fois il y a eu une catégorie féminine, le second à Lausanne, ville olympique. Faut-il y voir ici une quelconque revendication pour voir un jour ce sport parmi les disciplines olympique ? On ne le sait pas encore mais on est en droit de le penser. Rappelez vous le border cross !

Quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle ce sport urbain s’accompli avant tout pour le spectacle, plus que pour la compétition. Et il en est peut être pas plus mal ainsi, quand on voit les dérives de certains sports.


Liens :
Site officiel du Crashed Ice http://www.redbullcrashedice.ca/home
Vidéo Crashed Ice Davos http://www.youtube.com/watch?v=ob5_qdCKe7I
Vidéo Crashed Ice Lausanne http://www.youtube.com/watch?v=2dvOHaciEnU